Aujourd'hui dans la tête de Kate, je me sens plutôt mal à l'aise à l'issue de ma dernière lecture.
Résumé:
Trois couples à bout de souffle tentent de surmonter leurs difficultés. Karine et Olivier s’empêtrent dans une crise conjugale qui les dévore lentement depuis des années. Patricia et Franck, victimes d’un drame personnel, voient leur vie basculer du jour au lendemain. Aurélie et Philippe, tous deux psychiatres, entretiennent une liaison adultère et ont bien du mal à envisager leur avenir amoureux.
Apparemment étrangers les uns aux autres, tous se croisent pourtant, s’entrechoquent et jouent un rôle crucial dans une affaire criminelle impliquant l’assassinat sauvage de quatre jeunes filles, en cinq semaines, dans le nord de Paris.
Le Parquet en confie alors l’enquête au commandant Vauquier, de la Brigade criminelle, qui se distingue par ses méthodes punitives et radicales.
Dans ce thriller psychologique aux allures de tragédie grecque, et face aux larmes de l’assassin, chacun devra répondre à la question : la maladie mentale est-elle un crime ?
Mon avis:
Quelle épreuve ce livre ! Je me sens vidée à l'issue de cette lecture, et j'ai une furieuse envie d'enchaîner sur un roman Feel good.
Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas ce livre.
Ce qui est sûr, c'est qu'il m'a dérangée, agacée, énervée, mais aussi étonnée.
Ma critique risque d'être aussi fouillis que l'esprit tortueux et torturé de l'assassin. J'espère que vous parviendrez malgré tout à me suivre.
Le premier chapitre démarre très fort.
Je me suis dit que j'allais assister à quatre crimes particulièrement horribles. Finalement ne sont décrits que deux des quatre assassinats. Dommage ? Ouf ? je ne sais pas.
En tout cas ce premier chapitre annonce la couleur: il sera question de schizophrénie, de violence, et ça m'a dérangée, mise assez mal à l'aise tout de suite.
Je me doutais qu'on allait opposer la vision simpliste des profanes comme moi "la maladie n'excuse rien", "la peine de mort devrait être rétablie", "on ne peut pas soigner des gens comme ça", etc ...à celle professionnelle et scientifique des médecins psychiatres.
Ce qui m'a profondément dérangée aussi, en tant que femme, épouse, et mère, c'est que la morale de l'histoire fait culpabiliser la femme qui n'a pas un physique attrayant, ou qui n'a pas un appétit sexuel débordant. Cette image assez réduite de la femme envoie comme message: "Soyez belles et toujours ravies de faire l'amour car un homme rejeté peut partir en vrille et aller du simple adultère jusqu'à devenir un violeur doublé d'un assassin à cause de vous". Merci.
Ce qui m'a agacée, ensuite, ce sont les nombreuses coquilles présentes. Il manque plein de petits mots comme "de" et "se" et je ne trouve pas ça normal.
Ensuite il y a Satie, dont tout le monde connaît au moins l'air de la Gymnopédie (même sans le savoir).
Comme ça m'a agacée ce monde parallèle où tous les protagonistes écoutent Satie en boucle ! Cela m'a fait penser à Orange Mécanique et à la 9ème symphonie de Beethoven, sauf que Kubrick a été plus subtil selon moi, navrée de le dire.
Je n'ai pas aimé non plus la bisbille entre Aurélie et Raspail (encore un nom qui me fait penser à un autre livre dont l'univers psychiatrique est particulièrement présent: Le silence des agneaux).
J'ai bien aimé en revanche l'évolution du livre et ses révélations. Chaque chapitre de la première partie ayant pour titre un prénom, raconte à divers moments la vie des personnages principaux. Pas évident de se repérer parmi toutes ces dates, mais on comprend de suite que cette manière de faire désordonnée est voulue, sans doute pour nous aider à imaginer l'état d'esprit des schizophrènes.
La deuxième partie enchaîne les révélations et les pièces du puzzle se mettent très vite en place. L'ordre des chapitres est chronologique cette fois.
J'ai bien aimé le profilage de la psychologue, qui a permis d'identifier l'assassin. C'est plein de bon sens, et cette réflexion devrait être commune à chaque enquêteur.
En résumé, je n'ai pas passé un bon moment de lecture, mais je suis contente d'avoir lu ce roman et découvert Monsieur Bettoni. Je remercie d'ailleurs Masse Critique et les éditions Marabout pour leur confiance.
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