mercredi 27 mars 2024

Le chant de la grenouille - Sandrine Meilland-Rey

Aujourd'hui dans la tête de Kate, c'est ma deuxième lecture de cette auteure, et je découvre l'histoire d'amour toxique de Clara et Nicolas.


Résumé:
Depuis leur mariage, Clara et Nicolas ont tout pour être heureux. Ils vivent dans une magnifique maison dans le pays de Gex, entre Jura et Léman. Ils ont tous les deux un travail qu’ils aiment et ils attendent un enfant. Pourtant, les premières affres de la grossesse et les tensions qui s’accumulent dans leur couple pour des broutilles déstabilisent Clara qui n’ose se confier à sa famille. Lorsqu’elle apprend qu’une plainte pour harcèlement au travail a été déposée contre son mari par une de ses anciennes secrétaires, c’est la stupéfaction. Mais Clara est décidée à aider son mari à prouver son innocence.
Tandis que l’enquête, conduite par une jeune gendarme déterminée à découvrir la vérité, s’oriente vers le passé de Nicolas et dévoile à Clara des pans de vie sombres et inconnus, ses certitudes sont ébranlées. Et si son mari est bien coupable de ce dont on l’accuse ? Et si elle aussi se trouve en danger ?
Dans Le Chant de la Grenouille, Sandrine Meilland-Rey décrit avec justesse les mécanismes de l’emprise et de la perversion qui constituent les deux piliers de la violence psychologique dans le couple. Ce roman se veut une aide pour celles et ceux qui sont piégés dans une relation toxique mais aussi pour leurs proches bien souvent impuissants, en permettant la prise de conscience qu’un autre avenir est possible.

Mon avis:
Les grandes lignes de l'histoire sont dévoilées dans ce résumé donc je m'attendais à davantage de détails dans le roman de 412 pages, mais en fait pas tant que ça. On revient par épisodes sur l'enfance chaotique de Nicolas et de Julie, notamment la séparation de leurs parents, avec un père effacé mais aimant d'un côté, et une mère dominante et culpabilisante de l'autre.

Quelques anecdotes de-ci de-là, puis quand l'un reste avec maman et l'autre part vivre avec papa, c'est la rupture dans la tête de Nicolas. Il voit son père comme un lâche, un traitre qui a abandonné sa mère et qui préfère sa soeur et le fils de sa nouvelle compagne à lui. Il est jaloux et rancunier, et sa haine est encouragée par sa mère pendant de nombreuses années.

Adulte, Nicolas maltraite moralement la plupart des femmes qui l'entourent et semble trouver cela normal. Il est toujours au-dessus de tout reproche et se victimise. Au boulot il ne fait aucun effort pour cacher son animosité envers les femmes, et à la maison c'est la métaphore de la grenouille avec Mélissa, puis Clara sa deuxième épouse. 
Ces deux-là d'ailleurs se sont mariés après une courte relation, et Clara est tombée enceinte très rapidement. Elle ne connait absolument pas son fiancé quand elle l'épouse et dès le départ elle m'apparaît comme manquant clairement de discernement, à tel point que je n'ai pas ressenti particulièrement d'empathie pour elle. Je l'ai trouvée inintéressante et trop naïve. Le fait d'évoquer la santé fragile de son père n'était pas pertinent selon moi, et sa relation idyllique avec sa soeur aînée sonnait providentiel voire carrément faux dans cette histoire d'emprise psychologique. Toutes les femmes maltraitées n'ont malheureusement pas cette aide miraculeuse ...
Je n'ai pas trouvé pertinent non plus de parler de la vie personnelle de Lucie la gendarme et de la santé défaillante de son père malade d'Alzheimer. Franchement dans ce contexte, on s'en fiche. 

En fait pour être honnête, j'aurai préféré que Mélissa soit le personnage central, avec sa vérité toute crue et sa fin tragique. Elle a été isolée petit à petit, elle n'avait que sa mère, elle a tenté de construire une relation amoureuse sur plusieurs années avec Nicolas, c'est elle la grenouille dont j'aurai voulu lire l'histoire, l'héroïne posthume de Clara en quelque sorte.

Pour finir, le happy end proposé ici ne m'a même pas réjoui, tant il m'a semblé bizarre comme dans "Le choix du bonheur". On ne sait même pas ce que devient Nicolas, et c'est bien dommage je trouve. Prison? suicide? acquittement? nouvelle proie dans le collimateur? suivi psychologique? Que devient un pervers narcissique démasqué ? Est-il puni par la loi, ou même le karma?

Pour moi l'auteure ne raconte pas la bonne histoire. Dommage.

vendredi 16 février 2024

La douceur du piment rouge - Laurie Heyme

Aujourd'hui dans la tête de Kate, le hasard a mis sur ma route encore une fois une Giulia, un Guillaume, et la ville de Grenoble. Mais malgré ces coïncidences, la similitude avec ma précédente lecture s'arrête là.


Résumé: 
Lorène et Giulia, deux amies d’enfance que tout oppose.
L’une s’imagine mener sa barque en solitaire et travailler dans une galerie d’art à Paris.
L’autre rêve de trouver le prince charmant et de construire une famille.
Elles sont inséparables malgré les divergences et les kilomètres qui les séparent.
Mais la vie a plus d’un mauvais tour dans son sac et va s’en mêler, pour les éloigner de leurs rêves et les emmener dans une dure réalité.
Tandis que Lorène va lutter contre sa peur de vivre, Giulia va elle se battre pour rester en vie.
C’est l’histoire d’une amitié qui va raconter l’impossible, d’un combat contre soi-même et de l’espoir qu’on peut trouver au plus profond de la noirceur.
Des bâtisses colorées de l’Italie aux ruelles de la capitale parisienne en passant par les Alpes, ces deux amies nous emmènent dans un voyage rempli de promesses, de celles que l’on se fait en étant persuadé qu’on pourra les tenir.

Mon avis:
J'ai beaucoup aimé cette lecture émouvante dont on devine très vite qu'une bonne partie est malheureusement vraie. 
En effet, il faut avoir vécu ces moments pour savoir les raconter avec autant de pudeur et de justesse. 
Très bel hommage, magnifique ode à l'amitié et à l'amour, évidemment à la vie également, dont on ne profite pas assez. Je me retrouve un peu dans le personnage de Lorène. Elle a peur de l'abandon et de la perte, alors elle évite de s'attacher et refuse le bonheur. Pour ma part, c'est la peur d'un nouvel échec qui me paralyse et m'empêche d'avancer, de savourer, même si je suis reconnaissante de ce que j'ai déjà. Enfin bref ... merci à l'auteure Laurie, que je découvre, et bonne continuation à elle. 

mercredi 14 février 2024

Le choix du bonheur - Sandrine Meilland-Rey

Aujourd'hui dans la tête de Kate, je suis loin des thrillers et je sors de ma zone de confort avec un roman qui parle principalement de deuil.


Résumé :
Quarante ans, le plus bel âge de la vie ?
Ce n’est pas l’avis de Nadia, qui se débat depuis plusieurs mois avec ses problèmes : après son divorce, elle doit maintenant faire face à la maladie de sa mère. Déterminée à s’occuper d’elle jusqu’au bout, Nadia déménage avec son fils près de Grenoble. Là-bas, elle rencontre Guillaume, un homme froid et taciturne, en proie à la culpabilité depuis la mort de son enfant.
Ces deux êtres cabossés par la vie parviendront-ils à chasser les fantômes du passé pour construire un avenir serein ?
Dans Le Choix du bonheur, Sandrine Meilland-Rey saisit avec justesse les émotions de personnages attachants, en quête de bonheur malgré les épreuves de la vie. Bouleversant !

Mon avis:
Évidemment, comme toujours quand il s'agit de deuil, on a l'impression de lire une ode à la vie, qui force à aller de l'avant, à se relever, à se secouer, car après la pluie vient toujours le beau temps. 
Passé outre ce cliché fatigant et pas forcément vrai, j'ai été réellement touchée par le personnage secondaire mais crucial d'Angela, et sa force de caractère. Et en tant que mère, j'ai laissé couler les larmes sur mon visage en découvrant les circonstances de la mort de Chiara.
En dehors de cela, les charmants voisins semblent irréels, bien trop prévenants pour être sincères dans la vraie vie, et Giulia paraît si bizarrement tournée vers l'avenir en si peu de temps que je la trouve aussi laide que Guillaume qui lui, à l'inverse, reste bloqué dans le passé et sa culpabilité.
Étrange sensation en refermant ce livre dont je fais la critique à chaud car je sais pertinemment que d'ici peu j'aurai oublié l'auteure et la teneur. 
Ce que j'ai préféré c'est le récit des derniers instants d'Angela et le drame qui a mené à la fin tragique de Chiara. 

Labyrinthes - Franck Thilliez

Aujourd'hui dans la tête de Kate, on démêle le destin lié de 5 femmes.


Résumé:
Une scène de pure folie dans un chalet. Une victime au visage réduit en bouillie à coups de tisonnier. Et une suspecte atteinte d'une étrange amnésie. Camille Nijinski, en charge de l'enquête, a besoin de comprendre cette subite perte de mémoire, mais le psychiatre avec lequel elle s'entretient a bien plus à lui apprendre. Car avant de tout oublier, sa patiente lui a confié son histoire. Une histoire longue et complexe. Sans doute la plus extraordinaire que Camille entendra de toute sa carrière...

Mon avis:
Il était deux fois m'avait pas mal baladée,  ébranlée, heurtée, bouleversée, et bluffée, mais au moins j'avais compris certaines choses, certains aspects de personnages assez complexes, bref, j'avais des réponses. 

C'était ce que je croyais jusqu'à ce que je plonge dans les abysses de Labyrinthes...
Là j'ai réalisé que j'avais presque tout faux, et j'ai plongé tête baissée dans ce récit alambiqué. 
Ma lecture achevée,  j'étais scotchée mais insatisfaite. Après tout ce bordel, pourquoi pas de retrouvailles ? Gros moment de solitude, j'avoue. 
 
Cependant je n'en dirai pas plus afin d'éviter de vous spolier...
Malgré tout, merci à M. Thilliez pour cette conclusion incroyable de la trilogie Caleb Traskman.
Merci également pour les détails et explications finaux particulièrement pertinents et passionnants.
Je vais prochainement m'attaquer au Manuscrit Inachevé, tome 1 de la trilogie. 

mardi 30 janvier 2024

Il était deux fois - Franck Thilliez

 Aujourd'hui dans la tête de Kate, on plonge dans l'un des pires cauchemars d'un parent : perdre son enfant sans savoir ce qu'il est advenu de lui.


Résumé :
En 2008, Julie, dix-sept ans, disparaît en ne laissant comme trace que son vélo posé contre un arbre. Le drame agite Sagas, petite ville au coeur des montagnes, et percute de plein fouet le père de la jeune fille, le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato. Ce dernier se lance alors dans une enquête aussi désespérée qu'effrénée.
Jusqu'à ce jour où ses pas le mènent à l'hôtel de la Falaise... Là, le propriétaire lui donne accès à son registre et lui propose de le consulter dans la chambre 29, au deuxième étage. Mais exténué par un mois de vaines recherches, il finit par s'endormir avant d'être brusquement réveillé en pleine nuit par des impacts sourds contre sa fenêtre...
Dehors, il pleut des oiseaux morts. Et cette scène a d'autant moins de sens que Gabriel se trouve à présent au rez-de-chaussée, dans la chambre 7. Désorienté, il se rend à la réception où il apprend qu'on est en réalité en 2020 et que ça fait plus de douze ans que sa fille a disparu...

Mon avis :
J'ai écouté ce livre deux fois sur la plateforme Audible. À croire que le titre du roman incite réellement à vivre les choses deux fois pour mieux les assimiler ... 
Au fil de ma lecture, je me suis effectivement rappelé le déroulement de l'histoire, avec une vague idée de l'issue, tout en pensant simultanément que je mélangeais certainement plusieurs polars. Mais en fin de compte, c'était bien cela! 
On suit tambour battant une enquête ahurissante et labyrinthique, menée dans les méandres d'esprits humains particulièrement tordus. 
Mais où M. Thilliez est-il allé pêcher une histoire pareille ? 
Quatre grandes révélations à faire vomir vont être balancées à la tête d'un duo de quinquagénaires coriaces mais éprouvés. Quand on croit avoir touché le fond, on découvre pire encore...
J'ai évidemment adoré ce polar sordide, vous l'aurez compris, mais je n'en sors pas indemne, mon historique Google pourra en témoigner, spammé de recherches toutes plus étranges les unes que les autres. 

NB: 2eme volet d'une trilogie, ce roman se lit sans problème indépendamment des autres 

jeudi 11 janvier 2024

Code 93 - Olivier Norek

Aujourd'hui dans la tête de Kate, on commence 2024 avec une relecture palpitante.

Résumé :
Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d'autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d'un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire.
Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d'un mystérieux dossier, le " Code 93 " ?
Une piste qui, des cercles huppés parisiens aux quartiers déshérités, fera franchir à Coste les limites du périphérique, et de la raison...

" Un scénario qui tient en haleine jusqu'à la dernière page. Du grand art de polar. " L'Express

" On ressort bluffé par ce thriller. " Le Figaro (Coup de cœur de l'année)

Prix Saint-Maur en Poche catégorie prix du public - 2015


Mon avis:
Je l'ai lu deux fois, à quelques années d'intervalle, et même si la deuxième fois la mémoire m'est revenue rapidement, j'ai passé un moment particulièrement haletant avec cette lecture addictive au rythme endiablé, et ce, les deux fois.
Olivier Norek connaît son sujet et les flics n'ont apparemment pas beaucoup de secrets pour lui. En même temps, il est lui-même capitaine de police judiciaire, ce qui donne à cette histoire un décor réaliste, des personnages ni surjoués ni clichés, et une trame bien ficelée, très crédible. Comme on dit, il faut écrire sur ce que l'on connaît. 
Le jargon employé, la noirceur de certains individus, l'horreur des scènes de crimes, tous les ingrédients sont là pour un cocktail explosif.
Le mobile quant à lui, est souvent l'argent, le sexe, ou la vengeance. Je vous laisse imaginer ce que ça donne quand il est question des 3 ...

Code 93 a un peu plus de 10 ans et n'a pas pris une ride. J'ai adoré ce livre.