Aujourd'hui dans la tête de Kate, je vous propose une plongée dans l'horreur pure en compagnie de Stéphane Bourgoin.
Policier en Floride au moment où il est condamné pour deux homicides et une double tentative d'enlèvement, Gerard Schaefer est suspecté de trente-quatre assassinats de jeunes femmes. Après leur rencontre en 1991, le serial killer avoue à Stéphane Bourgoin, dans plusieurs courriers, qu'il aurait commis une centaine de meurtres. Le 3 décembre 1995, il est poignardé de quarante coups de couteau à quelques pas du couloir de la mort.
Après des années d'enquête au coté du shérif et des avocats des victimes, de nombreux entretiens avec les codétenus et l'ex-petite amie du serial killer, Stéphane Bourgoin achève le portrait terrifiant et douloureux de l'incarnation du Mal : Sex Beast.
Mon avis:
J'avais déjà vu des extraits de l'interview faite par M. Bourgoin en 1991 de ce personnage hallucinant alors incarcéré depuis 18 ans. Schaefer y apparaît comme un homme posé, intelligent, calme, mais particulièrement prolixe en matière de crimes sadiques.
Il se dit d'ailleurs expert en pendaison et plus généralement en peines capitales. Charmante passion n'est-ce pas ?
En tant qu'auteur de nouvelles qu'il qualifie de fictions, il écrit des récits terrifiants qui décrivent en détails le destin qu'il réservait à ses proies. Scatologie, urophilie, nécrophilie et j'en passe, font partie de ses addictions.
Je pense que si Schaefer est bien moins connu que Ted Bundy, c'est parce qu'il n'avait pas le même physique. A 25 ans il était sans doute séduisant mais à 45 ans il était gras. Ted Bundy en revanche avait encore tout son charme et son charisme au moment de son exécution à 43 ans en 1989. En plus il s'est évadé 2 fois et a entamé une carrière politique, contrairement à Schaefer qui n'a jamais rien fait de notable.
Stéphane Bourgoin survole (selon moi) l'enquête qui a mené à la capture somme toute fortuite de Schaefer. Je n'ai pas jugé nécessaire le rapport détaillé des pièces à conviction trouvées dans la maison de la mère de Schaefer. La narration manque un peu de rythme. Les faits se succèdent comme un rapport lu par un greffier.
En fait j'ai tellement l'habitude des true crime stories d'Ann Rule qui romance avec brio sans les enjoliver des crimes abominables et nous fait vivre des enquêtes de police de A à Z, que le style de M. Bourgoin manque un peu à mes yeux de panache. Il n'en demeure pas moins que ce livre est très intéressant et permet de se rendre compte de la perversité absolue de Gerard Schaefer.